jeudi 5 août 2010

Une vie de chien...

En fait, c'est un jeu de mot ce titre (le premier!), parce que la mascotte de l'équipe de football américain  de l'université est un bulldog (très laid) et que les élèves s'appellent les dogs, ou dawgs en argot local.

Pourquoi donc une vie de chien?

Il est 10H25 et Hugues est encore au check-in parce qu'il est arrivé en retard à l'aéroport. Or l'avion part à 10H40. Heureusement, le vol a 30 minutes de retard.
Il est 11H et Hugues est confortablement installé dans l'avion. Les gens râlent un peu parce que c'est plein et qu'on est un peu tassé. Heureusement, la seule place qui restera inoccupée pendant tout le vol est juste à ma droite.
Il est 15H heure locale et Hugues arrive dans la longue queue de la douane. Heureusement, une gentille employée de l'aéroport fait signe aux passagers engourdis que de nouveaux guichets vont s'ouvrir, et Hugues passe en premier.
Il est 15H30 et la plupart des passagers cherchent un taxi ou une navette pour rejoindre leur destination finale. Heureusement, mon ancien correspondant m'attend à l'aéroport en m'emmène en voiture chez lui. Il propose par ailleurs de m'héberger pour la nuit, ce qui est d'autant plus sympa, que je n'avais justement pas de logement le premier jour.

Il est 8H le lendemain et Hugues se demande bien comment il va faire pour être à l'uni avant 12H. Heureusement, la copine du frère de mon correspondant est à UGA aussi. Elle me dépose donc, après 3 heures de route, devant le point de rendez-vous.

Vraiment, y'a pas à dire, les voyages et leurs difficultés, ça forme la jeunesse.

mercredi 4 août 2010

Rohff et le relativisme.





YALLAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH



Un mois et demi que j’étais en vacances, dont un passé à me toucher violemment devant la coupe du monde. Oui, on dirait pas comme ça, mais un Slovaquie-Nouvelle Zélande, ça ne vous donne peut être pas une raison de vivre, mais ca vous fait lever un Roman. A 13h30. Du 11 juin au 11 juillet j’ai donc eu une activité valable pour meubler mes journées, mais depuis que les espagnols ont fait rentrer les Pays Bas dans le club très fermé des équipes-stylées-qui-se-sont-faites-pliées-trois-fois-en-finale-de-coupe-du-monde-alors-que-bon-quand-même-ils-mériteraient-bien-un-petit-quelque-chose, je n’avais strictement plus rien à faire de ma vie. Et puis même avant ça, la fin des phases de poules, en faisant passer le nombre de matchs quotidiens de 3 à 2 puis 1, avait déjà commencé à me plonger dans une profonde dépression footbalistico-existentielle que j’avais vainement et pathétiquement essayé de combattre en multipliant mes visites à sofoot.com, histoire de m’occuper entre la fin du match de 16h et le début de celui de 20h30.

(Oui, parce que l’approche de la fin de la coupe du monde, en plus de te forcer à se poser la question du « merde qu’est-ce que je vais bien pouvoir faire une fois que la finale sera passée ? C’est triste. » t’oblige nécessairement à pousser l’introspection jusqu’au « merde qu’est-ce que j’ai foutu de mon mois de Juin ? ». Et c’est triste aussi. Ceci dit, ce processus vaut aussi pour pas mal de trucs : Sciences Po et ton année, Roland Garros et ton mois de mai, le tour de France et ton mois de Juillet, Deauville et ton mois d’Aout. Rayez la mention inutile.)

Mais heureusement, il y a le père d'Hugues pour refaire la compo des équipes.





Puisqu’un blog c’est cool mais que ca manque de réactivité, je le tweeterise un peu un vous faisant partager l’ambiance.

Commandant de Bord : « Actuellement nous survolons Limoges à une altitude de 11900m. Dans 10mn nous atteindrons Bordeaux, puis Biarritz. L’atterrissage est prévu aux alentours de  20h25 à Madrid. Je vous souhaite un excellent vol ». 

Voilà pourquoi je n'ai pas de Tweeter.


Donc, pour faire bref : la coupe du monde est terminée, je m’ennuyais, je m’en vais, c’est cool. Mais pas pour tout le monde : pour la Jewish Mama Bornstein, malgré ses dénégations officielles et autres déclarations de bonne volonté aussi sincères et spontanées qu’un Tarik Ramadan plaidant pour le droit de vote des femmes (« je suis content pour toi mon fils [] si t’es heureux moi je suis heureuse [] l’important c’est que tu t’amuses [] ca va être génial pour toi » : oui, toute la nuance tient dans ce “pour toi“), voir Junior partir à l’autre bout du monde, c’est brutal. C’est que ca sera tout de suite plus difficile de vérifier ce que je mange et de me réapprovisionner en fondants Picards.

Du coup, quand la veille du départ France-Inter-radio-d’état-à-la-solde-du-sarko-capitalisme-depuis-que-Guillon-le-sauveur-de-la-république-a-été-embastillé-à-canal-plus, annonce une grève des contrôleurs aériens pour le lendemain soir, on voit de l’espoir dans ses yeux. Quand la grève est annoncée pour plus tard, on voit l’espoir repartir. Quand le terminal de Charles de Gaulle est évacué pour double colis suspects, l’espoir renaît. On est d’ailleurs pas passé loin d’un moment historique : Al Qaeda aurait pu faire le bonheur d’une mère juive.

J’ai peut être du mal à faire ressortir l’étendue du phénomène, mais au fur et à mesure de ce blog, vous comprendrez. D’ailleurs, prise de décision : ce blog aura une rubrique Jewish Mama Rosette Facts. (a.k.a un florilège des mèresjuiveries de ma daronne tout au long de l’année).

"- Xavier, t’es sûr de ce que tu fais ?"
"- Ta gueule m’man."

Je me la raconte, mais la séparation est quand même dure. On se sent même un peu seul une fois arrivé en zone d’embarquement. On fait le bilan de son année, on fait le point sur sa vie. La nostalgie arrive, les souvenirs ressortent, les larmes remontent… Ou pas. Kiffe total. Sourire irrépressible de vendeur de jeans Levi’s sur le marché aux puces de Tel Aviv. La 3A commence. Donc, indeed :


YALLAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAAH


Je me pose à côté d’un mec. Costume noir à rayures blanches. Kit mains libres sur l’oreille. Nez proéminent. Lunettes de marque. Un parrain ? Que néni, un cadre sup’. La preuve :

« - Allo Antoine ? Yes, c’est Frédérique. Oui je t’appelle pour la réunion d’hier, je voulais savoir si tu avais eu des feedbacks de la part de Sophie. »

A l’instar du costume pourri, le franglish ne ment jamais: Frédérique est un commercial. 

Rentré dans l’avion, je retrouve le Frédérique déjà assis, toujours en train de parler à son oreillette:

« Nan mais ce qu’il faudrait c’est assurer plus de lobbying auprès du gouvernement de… »

Bon. Ca, plus le gros nez. Tout compte fait peut être que Frédérique fait partie du Mossad. SISI LA FAMILLE.


Après ça c’est l’avion, et franchement on se fait chier. Déjà qu’en plus en avion je suis pô bien.

« Il y a 50 fois plus de chance de mourir dans un accident de voiture que d’avoir un accident d’avion. 12 fois plus de chance de perdre la vie dans une chute d’ascenseur que dans un crash aérien. Je m’en fous, je préfère l’ascenseur »  Vincent Elbaz, Ma vie en l’air.

Et de toute façon c’est pas de l’avion dont j’ai peur, c’est du pilote : mettre ma vie dans les mains d’un mec qui sort de Maths sup/Maths spé, c’est contraire à tous mes principes

Sinon à côté de moi il y a une colonie d’Espagnols qui rentre au pays, dont un mec qui choppe goulument sa meuf. Et qui n’a visiblement pas remarqué qu’elle était un tantinet moins fraiche que Sara Carbonero-Casillas.

A ce stade je risque de ne pas tarder à décrire mon plateau repas, mon premier billet tourne en rond, et est déjà plus long que ma fiche de relecture d’HDE, donc on va s’arrêter sur une dernière remarque : la classe éco c’est de la merde, j’ai beau faire 1m70 j’ai pas de place pour mes jambes et je sens les aisselles de ma voisine. Je devrais essayer de passer en première sans payer, je suis sûr qu’il y a moyen. Pas de raison que le QI d’une hôtesse d’Air Europa soit bien plus élevé que celui d’un responsable soirée BDE. Mais après tout relativisons, que dis-je, philosophons :




          « En première classe ou en charter 
             L’essentiel c’est le voyage 
             Le son bounse, 
             Du hublot je matte les nuages » 



B.A.




Rohff avait tout dit.